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27 MAY LES 10 CLÉS DE LA RÉUSSITE AU FÉMININ

Dans le cadre des matins de l’économie du JDD, le Connecting Leaders Club a réuni Matthieu Bébéar (Directeur Général Délégué AXA), Constance Benqué (CEO ELLE France et Présidente de Lagardère Publicité), Laurence Augoyard (Directrice Générale Altares), Jean-Philippe Talés d’Héliand (Président d’Oddo Banque Privée), Diaa Elyaacoubi (Créatrice de 100 jours pour entreprendre), Elisabeth Fleuriot (CEO Thai Union Europe), Emmanuelle Pierga (Directrice de la communication Orange HealthCare) et Nathalie Roos (Directrice l’Oréal Produits Professionnels), pour débattre de la réussite au féminin. Si les femmes sont aujourd’hui à l’origine des 44% des créations d’entreprises, et qu’elles accèdent de plus en plus aux plus hautes responsabilités, cette évolution ne doit pas camoufler une réalité plus complexe.

Il en est ressorti les 10 clés suivantes:

1. OSER

Selon L. Augoyard (Directrice Générale Alatres), il faut se donner le droit d’oser. La réussite des femmes passe en premier lieu par une démarche personnelle : oser briser le plafond de verre.

Oser demander des augmentations, oser demander des promotions, oser créer des entreprises, oser croire en son destin et ses capacités et en sa légitimité d’accéder aux plus hautes responsabilités.

2. ASSUMER SA FÉMINITÉ

Grâce à la loi sur la parité, de plus en plus de femmes intègrent les conseils d’administration et démontrent de jour en jour que leurs participations à ce club très fermé du pouvoir sont bénéfiques pour les entreprises.

Si dans les années 90, les femmes se devaient pour réussir d’adopter les codes masculins, refusant toute distinction entre hommes et femmes, certaines de nos intervenantes revendiquent aujourd’hui de réussir avec leurs spécificités féminines, considérant même comme Constance Benqué (CEO ELLE France) que les hommes auraient tout à gagner en s’inspirant des codes féminins dans la gestion du travail. C’est la complémentarité des profils et des parcours qui fait la force d’une entreprise.

Selon E. Fleuriot (CEO Thai Union Europe), c’est la diversité et la complémentarité des profils qui sont les facteurs clés de réussite des entreprises.

3. LES FEMMES DANS L’ENTREPRISE – IL FAUT RATTRAPER LE RETARD

Nous sommes encore loin d’une égalité parfaite. Les grands groupes tels qu’AXA, L’Oréal ou Orange doivent jouer un rôle important pour rattraper le retard des salaires et favoriser l’accession des femmes aux postes de responsabilités.

4. INTÉGRER DES RÉSEAUX FÉMININS

Les réseaux (grandes écoles, clubs, golf, etc.) jouent un rôle fondamental dans la réussite des hommes. Les femmes doivent utiliser les mêmes codes en intégrant les réseaux féminins, source de conseils et d’opportunités professionnelles. Axa, l’Oréal et Orange ont créé en interne des réseaux de conseils pour les femmes. Selon E. Pierga (Directrice de la communication Orange HealthCare), les réseaux féminins jouent un rôle primordial avec et non contre les hommes: ateliers, networking et stimulations.

5. ACCÉDER AUX CONSEILS D’ADMINISTRATION

Une bonne chose pour les entreprises qui apprécient de plus en plus ces nouvelles administratrices qui arrivent au rendez-vous très préparées et apportent une vision différente dans les conseils d’administration. Selon Constance Benqué, « c’est moins difficile qu’il y a quelques années. J’ai l’impression que les hommes saisissent de mieux en mieux l’intérêt de la mixité en entreprise.

6. LA RÉUSSITE FÉMININE ET LA SOCIÉTÉ – LE RÔLE DE L’ÉDUCATION ET DE L’EXEMPLARITÉ

Tous nos intervenants ont souligné le rôle fondamental de l’éducation pour encourager les femmes dans les carrières scientifiques. L’exemplarité de femmes dirigeantes d’entreprises est essentielle pour encourager les jeunes femmes à accéder aux postes de responsabilités. Selon N. Roos (Directrice l’Oréal Produits Professionnels) et M. Bébéar (Directeur Général Délégué AXA), la réussite doit être une histoire de couple, le partage des responsabilités familiales est essentiel pour qu’une femme puisse réussir sa vie professionnelle. Christie Julien, pianiste concertiste est intervenue pour rappeler que dans le monde culturel, nous sommes encore loin de l’égalité rappelant que longtemps, les femmes étaient cantonnées aux rôles de cantatrices ou danseuses. Les femmes jouaient du piano pour divertir l’assistance  chez elles, mais les concertistes restaient des hommes.

7. LE SOUTIEN DES POUVOIRS PUBLICS

Il est essentiel pour développer les crèches et prendre en compte la spécificité de la vie professionnelle des femmes moins linéaires que celles des hommes principalement pour les retraites qui restent une préoccupation majeure pour les femmes et un facteur d’inégalité.

8. LES FEMMES CRÉATRICES D’ENTREPRISES

Il faut renforcer l’accès des femmes aux emprunts bancaires pour créer leurs entreprises. Diaa Elyaacoubi, créatrice de 100 jours pour entreprendre, voit un changement « concernant les start-ups » où selon elle, il n’y a plus de différences en termes d’approche entre les hommes et les femmes. « Il y a peut-être plus de contraintes dans les grandes entreprises ».

9. LE DIGITAL ET LES NOUVEAUX CODES FAVORABLES AUX FEMMES

Un atout pour l’équilibre vie privée/vie professionnelle des femmes, avec une meilleure flexibilité grâce notamment au télétravail ou même aux Web-conférences.

Le développement du travail dématérialisé améliore le travail des femmes en terme de productivité et de qualité de vie.

10. LES FEMMES ET L’ARGENT

Si les femmes sont d’excellentes gestionnaires dans les entreprises, elles restent frileuses quand elles s’occupent de leur propre patrimoine. Selon J-P Thalés d’Héliand (Président Oddo et Cie), il faut encourager les femmes à s’intéresser davantage à leurs patrimoines et à investir alors même que traditionnellement ce sont les hommes qui s’occupaient de la gestion des patrimoines familiaux.

Les femmes restent plus prudentes dans leurs investissements et s’intéressent principalement sur la transmission et la protection des enfants.

CONCLUSION

Les lois sur la parité ont été et restent nécessaires pour rattraper un retard à la fois sur les salaires et sur les mentalités. L’exemple de l’accession des femmes à la direction de grands groupes et le nombre croissant de femmes créatrices d’entreprises, devraient permettre une évolution rapide afin que cette question ne soit plus d’actualité pour la génération Y.


Valérie Hoffenberg
Présidente Connecting Leaders Club